Le pigeonnier sauvage.

Nous parlons ici d'un ensemble habitation troglodytique et pigeonnier, le tout formant un micro ferme avicole à flanc de falaise.

Cette habitation entièrement taillée dans un affleurement crayeux remonte approximativement à la fin du XVIème siècle. L'endroit est constitué de plusieurs pièces, dont certaines comportaient une cheminée (dont les conduits subsistent aujourd'hui) et un four à pain.

Plusieurs escaliers ont aussi été taillés dans la craie tendre, et dans la partie supérieure de l'habitation on trouve un pigeonnier comportant une quarantaine de petites niches (appelées "boulins") dont chacune abritait un couple de pigeons.

Dans les siècles passés, ces oiseaux étaient très prisés, à des fins de communication (pigeons voyageurs) mais aussi et surtout dans un but commercial (vente des oeufs et des fientes) et alimentaire (la chair du pigeon est nourrissante et délicate).

Au Moyen-Âge et jusqu'au XVIIIème siècle, il n'était autorisé que 3 couples de pigeons par hectare afin que les récoltes ne soient pas décimées.

Or quand on voit le nombre de boulins ici, et quand on sait qu'il n'y a pas de grande propriété, ni religieuse ni seigneuriale, on peut raisonnablement penser que ce pigeonnier était parfaitement illégal et qu'il s'agissait par le fait de contrebande.

D'autant plus que cet endroit est très reculé, caché par des arbres et qu'il n'y a pas de village proche.

Ce type de "contrebande" n'était pas rare à cette époque et dans ces régions.